Le programme AKER est, depuis ses débuts, labellisé par le GIS BV - Groupement d'Intérêt Scientifique «Biotechnologies Vertes». Présentation et explications avec Mylène Durand-Tardif, attachée scientifique..

Directeur de Recherches à l’INRA, Mylène Durand-Tardif est depuis 2 ans attachée scientifique au GIS BV - Groupement d'Intérêt Scientifique « Biotechnologies Vertes » - pour 80 % de son temps. Elle parcourt les colloques et les séminaires, étudie les dossiers, suit les comités techniques et visite les programmes de recherche. « Je m’imprègne des résultats et des questions qu’ils posent », explique Mylène. Elle participe à ce titre aux Comités de coordination du programme AKER. De formation universitaire (elle a un DEA de virologie/biologie moléculaire), Mylène Durand-Tardif a travaillé durant 7 ans au Bureau des Ressources Génétiques.

Esprit de coopération

La mission du GIS BV consiste à favoriser l'esprit de coopération entre acteurs publics et privés de la recherche en biologie végétale et à élaborer en commun des projets de recherche afin d’acquérir des compétences et connaissances à destination du secteur agricole et des industries agroalimentaires en France.

Le Comité Stratégique du GIS BV labellise des projets de recherche en lien avec le programme scientifique. C’est le cas du programme AKER, parmi les 107 projets labellisés depuis la création du GIS. Les projets sont suivis dans le but d’identifier des résultats issus de projets pré-compétitifs pour favoriser leur visibilité et leur diffusion ; de stimuler la prise de position en matière de propriété intellectuelle lorsque cela est pertinent ; de favoriser la transversalité entre les espèces travaillées. A ce titre, Mylène précise que la concertation entre partenaires publics et privés, à l’image de ce qui se passe dans les autres Programmes d’Investissements d’Avenir (Breedwheat, Sunrise, etc.), autorise un partage des objectifs et une répartition constructive des tâches.

Au-delà de 2020

Dernièrement, le GIS BV a mené une réflexion prospective et fait des propositions pour un programme de recherche collaborative autour de la production végétale. Les objectifs sont clairement définis, en phase avec les demandes sociétales : (i) réduire massivement l’usage des pesticides, (ii) développer des ressources végétales résilientes aux changements climatiques et délivrant des services écosystémiques, (iii) assurer une production répondant aux besoins de la bioéconomie et (iv) renforcer la qualité nutritionnelle des aliments. « Le GIS BV arrive à échéance en 2020, nous sommes en train de tracer les grandes lignes pour les 10 ans à venir », affirme Mylène. « Nous continuerons à soutenir la création variétale en intensifiant les échanges avec les agronomes, les écologues, les éco-physiologistes, etc. ». Selon le GIS BV, le levier génétique permettra d’autant mieux de répondre aux demandes sociétales qu’il sera fortement connecté à l’agronomie, au numérique, aux agroéquipements et au biocontrôle.

Dans ces conditions, quel sera l’avenir au-delà des Programmes d’Investissements d’Avenir que nous connaissons aujourd’hui tels qu’AKER ? « Les PIA ont permis de développer des communautés scientifiques, accélératrices du partenariat public/privé », indique Mylène. « Il faudra consolider ce partenariat car on ne peut plus travailler autrement, et il faut aller vite face à la concurrence internationale », conclut-elle.

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Thématiques scientifiques

Le GIS BV a consulté ses membres, publics et privés, ainsi que d’autres acteurs concernés par les productions végétales. Ainsi, 61 entités publiques et privées ont participé à une réflexion collective. Ce travail a permis de définir 4 enjeux structurants (voir plus haut) et 3 thématiques scientifiques de recherche prioritaires pour l’innovation végétale, sur lesquels les acteurs consultés sont prêts à se mobiliser collectivement :

1. Biodiversité et pre-breeding – Conserver, caractériser et optimiser la diversité génétique : un levier essentiel pour le progrès génétique.
2. Maîtrise de la recombinaison – Modulation d’un mécanisme biologique fondamental pour une création variétale plus flexible et rapide.
3. Edition des génomes – Une rupture technologique pour la création variétale.