AG CGB Dc 2013Une table ronde organisée lors de l'Assemblée Générale de la CGB (Confédération Générale des Producteurs de Betteraves) sur le thème de l'avenir de la betterave a mis en évidence l'importance d'une démarche positive autour de l'innovation. Le programme AKER en est l'illustration.

 

 

 

 

Erik Orsenna

Grand témoin de cette table ronde, Erik Orsenna, écrivain, économiste, membre de l'académie française, a stimulé les nombreux agriculteurs betteraviers réunis pour l'occasion. « Vous devez donner une nouvelle image de l'agriculture, et vous avez pour cela des atouts ». A certaines conditions, poursuit l'académicien, notamment de continuer à consolider la filière et d'insister encore et toujours sur la recherche. « Tout ce qui interdit la recherche est folie ». 

François Desprez, président de Florimond Desprez, représentant les industriels de la semence à cette table ronde, s'indigne sur « la peur française de l'innovation », citant en exemple les variétés tolérantes aux herbicides assimilées aux OGM, ce qui n'est nullement le cas, comme l'a rappelé Alexandre Quillet, président de l'ITB (Institut Technique de la Betterave). A l'instar de Xavier Beulin, président de la FNSEA, François Desprez souhaite que le principe de précaution soit rééquilibré par le principe d'innovation et, comme l'a déclaré François Hollande, président de la République récemment, que celui-ci oriente l'action des pouvoirs publics.

 

Christian Huyghe

D'où vient cette crainte vis-à-vis du risque, s'interroge Erik Orsenna ? « L'opinion a peur parce qu'elle manque de vision ». Mais c'est oublier, selon lui, que le risque de ne pas prendre de risques est pire encore. Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint Agriculture à l'INRA, et chef de projet AKER, renchérit : « Le facteur limitant, c'est notre capacité à inventer, nous devons faire rêver l'opinion en donnant une direction à long terme ». Selon lui, il faut oser parler de performance économique, environnementale, sociétale. Et il ne faut pas faire croire au consommateur et au citoyen qu'il n'y a que des solutions simplistes. « Osons la complexité, faisons le choix de la modernité ».

Comment s'y prendre ? Erik Orsenna conseille de répéter sans cesse les arguments en faveur de l'agriculture et de la recherche, base de la pédagogie, et de militer pour que les faits scientifiques et les opinions soient bien scindés, ce qui est de moins en moins le cas aujourd'hui. Christian Huyghe met en exergue une des caractéristiques du programme AKER, à savoir former les générations futures. Erik Orsenna de conclure : « La betterave est née du blocus continental il y a 200 ans, elle est maintenant confrontée de plain-pied au défi mondial ».