Les chercheurs impliqués dans le programme AKER se sont retrouvés comme chaque année pour faire le point et échanger sur leurs travaux. En 2016, la réunion a eu lieu à Rennes. Elle a permis de conforter à mi-parcours les orientations de départ. 

« La dynamique AKER ne faiblit pas, je m’en réjouis et je remercie les équipes de chercheurs qui ont appris à travailler ensemble et qui produisent d’ores et déjà d’énormes résultats », déclare Bruno Desprez, président du Comité de Coordination.

Le programme AKER a franchi la distance à mi-parcours qui le sépare de son terme en 2020. Côté génotypage, les chercheurs s’affairent pour terminer le cycle de sélection des 15 plantes de référence avec la phase d’hybridation au champ qui se met en place en 2017. Les techniques s’affinent, qu’il s’agisse des programmes de sélection génomique, de la mise en œuvre d’une ontologie de la betterave, etc.

Côté phénotypage, les chercheurs peaufinent leurs outils et leurs mesures sur la semence et la plantule, la racine et la feuille. « 2017 est la dernière année de calage des outils de phénotypage », prévient Christian Huyghe, Chef de projet AKER. « Nous devons maintenant retenir une technologie robuste pour faire face au phénotypage des 3 000 génotypes en 2018 et 2019 ». Le cap est tracé.

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Regards croisés avec d’autres PIA

Accueillis par Grégoire Thomas, directeur général d’AgroCampus Ouest, les chercheurs du programme AKER ont pu découvrir d’autres PIA (Programmes d’Investissements d’Avenir), et notamment Peamust et Rapsodyn.

De gauche à droite : Grégoire Thomas, Christian Huyghe
De gauche à droite : Grégoire Thomas, Christian Huyghe

« L’objectif d’un PIA est de faire réaliser des sauts technologiques, explique Emmanuelle Simon, de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche). Rappelons que 7 espèces végétales  ont bénéficié de la 2ème vague des PIA en 2011. Un PIA est fondé sur le partenariat public-privé, avec au moins 15 % de participation privée, et doit s’inscrire dans la durée (8 années). « Un PIA comme celui d’AKER est là pour renforcer la compétitivité des entreprises, mais aussi pour renforcer la recherche via les publications », précise Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture INRA et Chef de projet AKER. « Il a d’ores et déjà montré toute son efficacité ».

Les trois PIA présentés à Rennes sont du même calibre, avec un budget de moins de 20 M€ sur 8 ans. AKER est le seul consortium qui ne comprend qu’un sélectionneur, les autres regroupant tout ou partie des acteurs privés. Si le programme Peamust a pour objectif de contrecarrer l’instabilité du rendement du pois et de la féverole liée aux stresses, Rapsodyn concerne la mise au point de variétés de colza optimisées en termes de qualité sous contrainte azotée, tandis qu’AKER va permettre de doubler le rythme de croissance annuelle du rendement en sucre/hectare de la betterave.

« A travers les PIA, c’est l’innovation qui fait bouger le marché », affirme Christian Huyghe en conclusion de la rencontre. « Ce qui nécessite d’avoir une vision et des valeurs partagées à travers des cultures différentes ». Il est important de maîtriser aujourd’hui les indicateurs qui permettront de mesurer le chemin parcouru au terme de ces programmes. En attendant une 3ème vague de PIA au-delà de 2020… Qui sait ?!