Généticienne quantitative dans le règne animal à l’INRA, Florence Phocas a intégré le Comité Scientifique du programme AKER. Elle apporte son expertise de la génétique animale au service du végétal.
Tout destinait Florence Phocas à une carrière scientifique. Avec un bac C, elle entre à l’INA Paris-Grignon et s’intéresse d’emblée aux mathématiques et à la biologie. Elle est attirée par la modélisation, ce qui fait qu’elle obtient en même temps un DEA de biomathématiques, mais elle opte à l’Agro pour l’amélioration génétique des animaux, dont l’approche très globale de la variabilité génétique lui paraissait plus concrète pour la gestion des populations en sélection que les approches plus « monogéniques » qui lui étaient décrites dans le règne végétal.
Sélection des races bovines allaitantes
Florence soutient alors une thèse de doctorat en génétique animale à l’INRA de Jouy-en-Josas sur le thème de la modélisation des programmes de sélection en races bovines allaitantes. Elle entame ainsi sa carrière au sein de l’INRA dans le secteur de l’élevage bovin allaitant, « un monde rude, surtout pour une femme il y a 25 ans », mais avec la satisfaction de voir plusieurs de ses propositions mises en œuvre concrètement dans les programmes de sélection. Jusqu’en 2016, elle appuie le développement d’innovations pour l’amélioration génétique des races bovines allaitantes, avant de migrer vers… la sélection de la truite arc-en-ciel et de l’abeille. Directrice de recherche à l’INRA, elle est actuellement généticienne quantitative dans l’équipe « Génétique en Aquaculture » de l’unité GABI (Génétique Animale et Biologie Intégrative).
Alors, pourquoi intégrer le Comité Scientifique du programme AKER ? « J’ai été très honorée de la demande formulée par Christian Huyghe en tant que chef de projet », avoue Florence. Elle considère que le processus de pensée est le même entre le végétal et l’animal pour développer des programmes de sélection efficaces, elle y adhère et elle aime y contribuer. Une curiosité d’esprit pour mieux comprendre. Caractérisation de la diversité génétique, recherche de QTL, sélection génomique… se retrouvent pour toutes les espèces dans les deux règnes. Il s’agit toujours in fine de construire des programmes de sélection efficaces et utiles pour un développement agronomique durable. « Je peux modestement apporter un regard scientifique sur le programme AKER, mais aussi pratique, comme par exemple en matière de phénotypage ou de stratégie de sélection génomique ».
Confiance mutuelle
Ayant participé pour la première fois au Comité de Coordination annuel AKER à Rennes en 2016, elle est impressionnée par les dirigeants du programme. « Il y a une confiance mutuelle entre l’INRA et Florimond Desprez, une ouverture appuyée par la proactivité de l’entreprise de sélection, qui se traduisent par le fait d’inciter à la publication scientifique ».
Immergée dans le monde d’AKER, elle a apprécié l’ambiance sympathique qui règne au sein des chercheurs. « C’est très beau de voir cette communauté qui s’est construite de toute pièce autour du programme ». Florence Phocas va suivre maintenant les travaux d’AKER auprès de ses collègues du Comité Scientifique jusqu’à la fin du programme.