« La betterave m’a enseigné l’humilité ! »
Gilles Rabatel est directeur de recherche à Irstea Montpellier. Il a une longue expérience de l’imagerie dans de nombreuses applications, et notamment pour le phénotypage de la feuille de la betterave dans le cadre du programme AKER.
« Nos travaux sur la betterave ont permis de compléter nos connaissances et notre expertise dans le domaine de la mesure au champ par imagerie classique et hyperspectrale, en rencontrant des difficultés nouvelles par rapport à nos expériences précédentes sur cultures pérennes et sur blé. La betterave m’a enseigné l’humilité ! », déclare Gilles Rabatel. Il fait partie du pôle « Imagerie multi et hyperspectrale » au sein du laboratoire COMiC (Capteurs Optiques pour les Milieux Complexes) d’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) à Montpellier.
Différents types de caméras
En 2007, Irstea Clermont-Ferrand met au point le procédé Becam pour l’ITB, afin de lui permettre d’assurer le comptage des plantules de betteraves. En 2013, Irstea Montpellier développe un support pour installer sa caméra VNIR sur la Becam. En 2014, l’institut met au point cette fois la Betty, un portique beaucoup plus léger qui embarque une deuxième caméra SWIR. « En 2015, Irstea et ITB démarrent leurs réflexions sur un prototype global pour le phénotypage au champ », se rappelle Gilles.
Il récapitule : « Nous avons évalué et mis au point différents outils et méthodes de phénotypage au champ pour la mesure de la hauteur des plantes et de la surface foliaire, de la teneur en azote et/ou en chlorophylle des feuilles, en comparaison avec des mesures de référence ». Il s’agit de la photogrammétrie, de l’imagerie hyperspectrale VNIR et SWIR, de la radiométrie. Les chercheurs d’Irstea ont également regardé la possibilité de passer d’une image hyperspectrale à une image multispectrale, plus simple d’utilisation, en sélectionnant quelques longueurs d’onde représentatives.
Solution installée sur un drone
Pour le programme AKER, les outils de phénotypage haut débit devront permettre de phénotyper, en 2018 et 2019, 3 000 micro-parcelles à raison d’un passage par semaine. Or, une solution terrestre installée sur un véhicule demanderait un temps d’intervention beaucoup trop long. « Irstea recommande donc une solution installée sur un drone avec différentes alternatives selon le nombre et l’importance des mesures à effectuer », résume Gilles. L’ITB et la société Hiphen poursuivent les investigations dans ce sens.