Responsable Communication à l’ITB depuis plus d’un an, Hélène Dorchies estime que l’une des clefs de son métier est de faire preuve d’empathie, et que le monde agricole doit mieux expliquer sa façon de travailler, montrer son savoir-faire et la qualité de son travail à la société.
Quand on lui évoque AKER, Hélène Dorchies est enthousiaste : « C’est un beau programme, très ambitieux en termes de résultats, de méthodes, de partenariats. J’arrive au cours de la phase des résultats et de la préparation du colloque final (juin 2020), c’est la plus riche en termes de communication ».
Au départ, Hélène détient une maîtrise en marketing et communication, le métier lui plaît mais elle s’aperçoit qu’il lui manque l’écriture. Elle effectue alors un master en communication et journalisme en alternance au CEMAGREF (Irstea aujourd’hui). Après un passage en agence de relations publiques, elle retourne « chez l’annonceur » à l’Institut de l’Elevage (IDELE aujourd’hui), puis arrive à l’ITB (Institut Technique de la Betterave) il y a plus d’un an. « Le contexte est différent, mais les fonctionnements et problématiques sont très similaires », indique Hélène.
Ce n’est pas tant quoi dire, mais comment le dire
Elle se projette un an en arrière : « Je ne connaissais rien à la betterave, ni à la vie des betteraviers, c’était pour moi l’inconnu total, mais j’ai appris plein de choses, j’ai découvert un nouveau secteur ». Hélène, en tant que communicante, estime être au service d’un Institut technique pour diffuser les résultats des travaux de recherche appliquée de ses collègues et, par là même, participer à l’amélioration des pratiques. Elle insiste sur le terme de service et poursuit : « Etablir la relation entre les planteurs, la filière et mes collègues, écouter et faire preuve d’empathie, émettre un message pour que le récepteur ne l’écoute pas seulement mais l’entende ». Mais pas n’importe comment : « Le problème, ce n’est pas tant quoi dire, mais comment le dire », poursuit Hélène.
A l’ITB, le premier des Instituts Techniques Agricoles créé en France, la fonction communication est récente, initiée il y a peu d’années. « Le challenge, c’est de faire passer la communication de l’ITB au XXIème siècle », affirme Hélène, « la faire évoluer au même rythme que la société ». Il y a beaucoup de choses à refondre et à faire (nouvelle identité visuelle, évolution des pages techniques dans Le Betteravier Français, nouveau site internet, réseaux sociaux, etc.). Les collègues de l’ITB sont demandeurs, les conditions sont favorables, « c’est stimulant ! ». A l’inverse, la difficulté réside dans le fait de vouloir lancer beaucoup de projets. « Il faut hiérarchiser », avoue Hélène.
Le monde agricole doit expliquer ce qu’il fait
Venue du monde de l’élevage, Hélène Dorchies regarde avec acuité les évolutions de l’agriculture et de la société. « En passant de l’animal au végétal, des mondes pourtant différents, je vois des problématiques similaires ». Elle constate que les critiques émises à l’encontre du monde animal apparues il y a plusieurs années (consommer de la viande serait mauvais pour la santé, et en produire serait néfaste pour l’environnement !) atteignent de plus en plus le monde végétal (le sucre empoisonnerait, et utiliser des produits phytopharmaceutiques serait synonyme de danger !). Cela provient, selon elle, du fait que la société a une image déconnectée de la réalité du monde agricole car « plus personne ne va dans une ferme pour acheter de quoi se nourrir ! ». Hélène conclut : « Il faut que le monde agricole montre ce qu’il fait, expliquer comment notre alimentation est produite, montrer comment les agriculteurs travaillent : la technicité de leur métier et leur soucis constant de fournir des produits de qualité ».