« Marier la technologie et le végétal »

Docteur en traitement des images et du signal, diplômé de l’Université d’Angers, Landry Benoit a réalisé une thèse sur l’imagerie au service de la recherche sur la betterave dans le cadre du programme AKER.

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« Mon centre d’intérêt est double, j’apprécie la collaboration entre deux disciplines : la technologie et le végétal ». Bac S option Agronomie Territoire et Citoyenneté et classe préparatoire PT-PTSI en poche, Landry Benoit intègre l’ISTIA (Institut des sciences et techniques de l’ingénieur d’Angers) et suit en parallèle le master 2 recherche SDS (Système Dynamique et Signaux), ce qui lui ouvre la possibilité de faire une thèse. « C’est davantage le sujet de recherche que la thèse en elle-même qui m’intéressait mais, malheureusement, dans le système scolaire il est extrêmement compliqué de coupler les deux avant la thèse », explique-t-il.

Landry démarre donc un travail de doctorant en octobre 2012, en même temps que le programme AKER, et pour trois ans sous l’intitulé : « Imagerie multimodalité appliquée au phénotypage haut-débit des semences et plantules ». Cette thèse financée par Angers Loire Métropole et le GEVES est dirigée par François Chapeau-Blondeau, professeur à la faculté des sciences de l’Université d’Angers et membre du LARIS (Laboratoire Angevin de Recherche en Ingénierie des Systèmes), co-dirigée par David Rousseau (professeur à l’Université de Lyon, laboratoire CREATIS) et co-encadrée par Carolyne Dürr (chercheur à l’INRA d’Angers).

« J’ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas du végétal », avoue Landry qui, par sa thèse, avec la modestie qui le caractérise, a apporté sa pierre dans le cadre du programme AKER en vue d’appliquer les outils d’imagerie à la betterave. Actuellement enseignant contractuel à l’IUT d’Angers-Cholet dans le département GEII (Génie électrique et informatique industrielle), il continue d’interagir avec les membres du LARIS, notamment Etienne Belin, et les acteurs du végétal à Angers (INRA, GEVES). Il a proposé aux étudiants un sujet comportant de l’électronique et de l’informatique industrielle afin de contribuer au phénotypage des plantes en lien avec la plateforme Phenotic. « L’enseignement me plaît, et j’ai tenu à le pratiquer durant ma thèse, poursuit Landry, il faut donner aux étudiants qui sortent du Bac l’envie d’apprendre ». Et l’avenir ? Landry Benoit ne se voit pas poursuivre dans la recherche fondamentale à l’heure actuelle. Il est plus intéressé par la recherche appliquée et l’ingénierie. Toutefois, il garde des liens avec le laboratoire qui l’a accueilli. Enseignant-chercheur ? Oui, mais le nombre de postes dans ses domaines de compétences sont très limités.

camera-hyperspectraleLandry forme des vœux de réussite pour AKER, en espérant que le programme contribue à l’amélioration des performances de la betterave, qu’il permette de mieux comprendre le fonctionnement de cette plante et que les résultats puissent être transposés à d’autres espèces.

Mise au point d’outils d’imagerie

Les travaux menés par Landry Benoit ont contribué à la mise au point d’outils d’imagerie pour le traitement de l’information issue du phénotypage. Tout d’abord, l’imagerie visible, procédé ElonCam qui utilise une caméra sous lumière verte (condition mimant l’obscurité pour les plantes) pour observer le développement d’organes d’intérêts (radicule, hypocotyle et cotylédons) lors des premières phases qui suivent la germination, avant l’activité photosynthétique. Puis, l’imagerie thermographique, qui met en évidence des contrastes de température, exprimés par les couleurs, au sein des semences et plantules. Ceux-ci peuvent renseigner utilement sur l’évolution et la composition des semences et plantules. Enfin, l’imagerie hyperspectrale, qui mesure cette fois la réflectance des semences et plantules, fourni des cubes de 160 images. Ces 160 images acquises dans le spectre visible et le proche infra-rouge permettent d’extraire des informations sur les semences et plantules.