Co-leader du WP7 (dissémination), Maria Manzanares-Dauleux fait le lien entre la recherche, la formation et les entreprises. Ce qui se vérifie dans le cadre du programme AKER.
Son accent ne la trahira pas ! Originaire d’Espagne, Maria Manzanares-Dauleux a fait ses études à l’université des sciences Complutense à Madrid, puis un DEA de génétique d’amélioration des plantes à l’ENSA de Rennes, et enfin une thèse de doctorat sur la résistance génétique de l’artichaut aux virus. Elle est restée en France pour travailler à l’INRA de Rennes puis comme maître de conférences en génétique et amélioration des plantes à AGROCAMPUS OUEST depuis les années 2000.
Aujourd’hui, Maria continue à donner des cours à AGROCAMPUS OUEST en tant que professeur en génétique et amélioration des plantes, mais elle est, depuis le 1er janvier 2017 et pour une durée de 5 ans, directrice de l’Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes (IGEPP), la plus grosse Unité Mixte de Recherche sur le végétal située en Bretagne avec 260 personnes.
Transmettre les innovations
A travers l’exemple de cette unité de recherche intégrée sur des systèmes de production durables, Maria estime qu’il faut établir un continuum entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. « Ce continuum permet de répondre aux évolutions rapides de la science, de traduire les innovations dans l’enseignement et de les transmettre le plus vite possible aux étudiants », dit-elle.
Selon Maria Manzanares-Dauleux, la formation doit être le résultat d’une co-construction entre les universités, les écoles et les entreprises, ne serait-ce que par les stages, les thèses, etc. « Cela passe par des partenariats, à l’instar de ce qui s’est fait avec Florimond Desprez pour la construction d’un module de formation dans le cadre du programme AKER », explique-t-elle.
Ensemble, AGROCAMPUS OUEST, l’Université de Lille et Florimond Desprez proposent chaque année en janvier aux étudiants de master 2 et au personnel des partenaires du programme AKER un cycle de formation d’une semaine sur la sélection assistée par marqueur (SAM), la sélection génomique et le phénotypage, sous la forme de cours théoriques et de travaux dirigés. « Ce module est ouvert à d’autres Programmes d’Investissements d’Avenir tels que Rapsodyn (colza) en 2016, Peamust (pois et féverole) en 2017 », poursuit Maria.
Vulgarisation jamais assez poussée
Ce triptyque « Continuum, Co-construction, Partenariat » est vécu par Maria Manzanares-Dauleux dans d’autres secteurs où fonctionnent bien les interactions entre les filières et les entreprises. Par exemple, les Unités Mixtes Technologiques (UMT) telles qu’Innoplant dans le domaine du plant de pomme de terre entre l’INRA et la Fédération Nationale des Producteurs de Plants de Pomme de Terre ou Pisum dans celui du pois entre l’INRA et Terres Inovia. Avec peut-être un regret exprimé par Maria : celui de la vulgarisation des techniques, jamais assez poussée. Et, pour boucler la boucle, elle conclut : « Il faut que les innovations soient acceptées par la société ». De ce point de vue, tout au moins, AKER est bien placé.