« La betterave n'a pas atteint ses limites »
A 50 ans, Vincent Laudinat occupe désormais la fonction de directeur général de l'ITB et devient de ce fait président du comité interprofessionnel du programme AKER, tout en faisant partie du comité de coordination aux côtés de Christian Huyghe et de Bruno Desprez.
Passionné par la biologie et les mathématiques, Vincent Laudinat s'oriente vers une classe préparatoire à l'Agro après son baccalauréat. Il intègre l'Institut National Agronomique de Paris-Grignon. Durant ses études, il appréciera l'équilibre entre les sciences et la pratique. Il s'intéresse en priorité aux productions végétales, « base de l'alimentation », et choisit la spécialisation agronomie, peu retenue par les étudiants à l'époque.
Une carrière dans les engrais
A sa sortie d'école, il débute sa carrière à la Cofaz (Compagnie française de l'azote), rachetée ensuite par Yara. Il apprend le métier de technico-commercial dans les engrais et les produits phytosanitaires, avant de l'exercer aux Potasses d'Alsace dont il deviendra directeur général, en parcourant la planète grâce à l'anglais qu'il maîtrise parfaitement. Souhaitant reprendre contact avec le terrain et notamment la production végétale en Europe, il occupe à présent la fonction de directeur général de l'ITB depuis avril 2014.
Vincent Laudinat croit en la betterave : « C'est une plante extraordinaire, ses limites sont inconnues et elle n'a pas encore atteint son potentiel ». Selon lui, les besoins alimentaires mondiaux par habitant augmenteront proportionnellement plus vite que la population mondiale qui atteindra 9 milliards d'individus en 2050, notamment en matière de sucre et de viande. « D'où une accélération des besoins, et donc de la demande en betterave qui répond aussi bien aux attentes alimentaires humaines qu'animales et offre une alternative à nos besoins en énergie ». Il faudra pour cela augmenter les rendements à l'hectare, en quantité et de manière économique. « Car, au niveau mondial, les nouvelles superficies pouvant être mises en production végétale ne sont pas indéfiniment extensibles et l'équilibre écologique de la planète préviendra l'extension irraisonnée des surfaces en culture ».
AKER accélère le progrès
C'est là que le programme AKER entre en scène, selon Vincent Laudinat. « Il est en phase avec l'évolution des besoins car il permet d'accélérer, en parallèle aux autres formes de développement, notamment agronomique, le progrès génétique de la betterave ». Il poursuit : « AKER est un modèle et sa méthodologie pourrait s'appliquer à d'autres espèces ».
En un mot, pour Vincent Laudinat, AKER va permettre de maintenir et développer la betterave. « On y croit et on se doit impérativement de favoriser ce programme de recherche ». Au niveau de l'ITB, AKER trouve sa place parmi d'autres programmes, « car il y a encore beaucoup de choses à faire ». C'est précisément parce que le progrès est constant et que la betterave n'est pas à ses limites que l'ITB poursuit sa mission.