Le programme a affiché dès 2012 son objectif : « AKER vise à améliorer la compétitivité de la betterave à l’horizon 2020 en doublant le rythme de croissance annuelle de son rendement en sucre/hectare ». Cet objectif de départ reste ô combien d’actualité.

FD Betterave Champs 2014 28

Nous partons d’un constat. D’une part, les rendements en sucre de la betterave ont déjà été multipliés par plus de vingt, passant à l’origine de la culture en 1811 d'une production de 750 kg/ha de sucre brut à 14 800 kg/ha de sucre blanc, moyenne française actuelle. D’autre part, l'amélioration des rendements durant les dix dernières années est déjà deux fois plus élevée que durant la décennie précédente.

Certes, les rendements de la betterave à sucre sont supérieurs à ceux de sa compétitrice, la canne, mais ses coûts de production sont plus élevés et doivent être réduits. Une croissance supérieure des rendements, objectif du programme AKER, devrait permettre de baisser considérablement ces coûts et d’assurer à la betterave une plus grande compétitivité par rapport à la canne au niveau international.

Ce doublement du rythme de croissance annuelle du rendement en sucre/hectare est la conséquence d’un certain nombre de critères/facteurs. Il convient de les décliner et de chiffrer d’ici la fin du programme la contribution de chacun d’eux dans ce résultat attendu : la variabilité qui permettra de détecter de nouveaux gènes intéressants, la vitesse de sélection améliorée grâce à la sélection génomique, l’optimisation du phénotypage.

  • La variabilité : Avec 15 plantes de référence au sein d’une population de 3 000 ressources génétiques parmi les 10 000 disponibles au niveau mondial dans les banques de gènes, le programme AKER a permis de couvrir 100 % de la variabilité allélique disponible au sein du genre Beta et complémentaire des ressources génétiques déjà utilisées actuellement.
  • Les nouveaux gènes de rendement et de résistance : Après le séquençage du génome des 15 plantes exotiques choisies dans le cadre du programme AKER, et leur dissémination dans le matériel élite, la mise au point de marqueurs moléculaires a permis de détecter des fragments de chromosomes intéressants pour la sélection de nouvelles variétés.
  • La vitesse de sélection : Le programme AKER a mis en place une nouvelle méthode de sélection génomique sur les populations élites, qui fonctionne avec des précisions de 65 à 85 % et qui sera appliquée pour la prédiction et la sélection des individus issus des croisements post-AKER. La sélection génomique devrait permettre de réduire le cycle de sélection d’une année sur 5, soit 20 %, pour obtenir une nouvelle variété.
  • La précision dans la sélection et l’évaluation des individus : Le phénotypage haut débit des semences et des plantules, de la feuille et de la racine, va permettre de mesurer a posteriori et de manière plus fine la qualité des génotypes issus des schémas de sélection générés par le programme AKER. Par exemple, des outils tels que le drone vont offrir la possibilité d’améliorer la qualité des observations et la caractérisation des maladies foliaires de la betterave.